Spectacles sur les lavoirs

Aparté dansé et musical d'une durée de 20 minutes s'appuyant sur les paroles collectées de personnes ayant connu un lavoir dans sa fonction initiale, par des anecdotes ou tout autre souvenir s'y rapportant.

"Être et La Voir", pièce simple et courte, jouée exclusivement dans un lavoir, redonnera vie de manière élégante et subtile à cet espace, une entrée à l'opéra par le violoncelle qui habillera de notes graves les clapotis de l'eau, des froissements de tutu rappelant les tissus des jupes et le décor est ainsi planté pour que petits et grands puissent redécouvrir ces lieux magnifiques.

Un appel à la contemplation, au sourire, à la nostalgie, nullement folklorique, se veut telle une transmission des souvenirs et de l'utilité du lieu; intergénérationnel, il offre aux plus anciens la possibilité de parler et d'être écouté, à la ville de redonner vie à son patrimoine si fragile.

Lieux de vie, lieux de paroles et de travail, au fil de l'eau, les mots courent, tandis que les lavandières accomplissent les gestes ritualisés du lavage. Aujourd'hui, le chant des lavandières s'est tu, et les battoirs ne rythment plus l'accomplissement de leurs travaux ; investir ces lieux chargés de souvenirs nous a semblé passionnant à plus d'un titre : l'architecture particulière du lavoir, et la présence de l'eau vive, offre un lieu scénique inhabituel.

Récits et témoignages d'un savoir faire, mis en paroles, en musiques et en mouvements. La nuit, le lavoir devient un lieu de perdition ; les lavandières de la nuit deviennent les laveuses de la mort : thaumaturges accomplissant d'étranges rites dans ce lieu extraordinaire.

La première partie rassemblera le témoignage des laveuses de la ville ou du village où se déroule la représentation ; travail de collectage effectué en amont.

Cette courte pièce permet de dévoiler un univers social, fort, percutant, violent, très visuel. Trois femmes lavent leur linge sale au propre comme au figuré. C'est leur lot, les battoirs, le savon gris, le linge qu'on tord, l'eau qui coule, été comme hiver, les mots qui blessent.

Les commères s'y débondent, quelques fois à mots couverts, elles parlent d'affaires de femmes, du rouge qui ne coule pas, d'amour et de trahison.

Un spectacle choral d'une profonde humanité, où onze lavandières expriment, à Amiens, une mémoire populaire universelle.

Ce spectacle patiemment mûri, rythmé par une partition sur instruments de percussion et par des chants, plein de la chaleur d'une humanité vibrante, émeut profondément.