Chansons

Les lavandières du Portugal

Auteur : paroles de Roger Lucchesi et Musique d'André Popp

Connaissez-vous des lavandières, comme on en voient au Portugal
Surtout celles de la rivière de la ville de Setubal
Ce n'est vraiment pas des lavoirs, où elles lavent mais des volières
Il faut les entendre et les voir, rythmer leurs chants de leurs battoirs.

Quand un homme s'approche d'elles, surtout s'il est jeune et bien fait
Aussitôt elles glissent leurs bretelles, de leurs épaules au teint frais
Oui mais si c'est un va-nu-pied, ou bien même quelque vieil hidalgo
Elles s'amusent à le mouiller en chantant d'une voix égayée.

Le soir venu les lavandières s'en vont avec leur linge blanc
Il faut voir leurs silhouettes fières se détacher dans le couchant
Sur leur tête leur panier posé, telles des déesses antiques
On entend doucement s'éloigner leur refrain et leurs pas feutrés.

Oui mais souvent les lavandières trouvent le mari de leur choix
Toutes les autres lavandières le grand jour partagent leur joie
Au repas de noce invitées elles mettent une ambiance folle
Le xérès faisant son effet, elles commencent à chantonner.

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interprété par Marie Myriam
(1 Mo - 1mn 10 s)

 

Refrain
Tant qu'y aura du linge à laver
On boira de la manzanilla
Tant qu'y aura du linge à laver
Des hommes on pourra se passer
Et tape et tape et tape avec ton battoir
Et tape et tape tu dormiras mieux ce soir.

Le bateau lavoir

Interprétation Charles Trenet

Venez venez
Sur mon bateau
C'est le plus grand
C'est le plus beau
Il fait vraiment
Plaisir à voir
C'est un charmant
Bateau-lavoir

C'est moi qui suis
Le capitaine
Je me déguise
En croquemitaine
Pour faire peur
aux lavandières qui vont
Plonger toutes nues dans la rivière
Pour attraper des bouts d'savon

Quand vient le soir
Je rêve un peu
Je m'en vais boire
Au coin du feu
Mais aux vendanges
En Arles sur Teck
Le bateau se change
En discothèque

Toute la jeunesse
Du pays
Vient et s'y presse
Toute la nuit
Et au p'tit jour
Chacun se dit au revoir
Claquant des mains
Comme des battoirs
A bord de mon vieux bateau-lavoir

Un jour un banquier
Homme d'affaires
Tombe à mes pieds
Chez un notaire
Il me demande
Si j' veux de l'argent
Pour que je vende
Mon bâtiment

Je lui répondis en délire :
-- « La liberté c'est mon navire !
Ça n'a pas d' prix
Et je vous l'dis aussitôt ! »
-- « Vous me donnez envie de rire
En voulant m'emmener en bateau ! »

Venez venez
Dans la tempête
Les nouvelles vagues
Ont plus de dix mètres
Quand le temps se gâte
C'est épatant
C'est ma frégate
On reste contents

Et si demain
Fini l' voyage
Il prend le chemin du garage
On pourra dire Il fallait le voir pour y croire
Chacun lui doit un peu d'espoir
à ce bon vieux bateau-lavoir

à ce baba
à ce toto
à ce lala
à ce voivoir
à ce bon vieux balo
à ce bon vieux bavoir
à ce bon vieux bateau-lavoir.

 

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(472 Ko - 30 s)

Jour de lessive

Poème de Gaston Couté

Je suis parti ce matin même
Encore saoul de la nuit mais pris
Comme d'écœurement suprême
Crachant mes adieux à Paris
Et me voilà, ma bonne femme,
Oui, foutu comme quatre sous
Mon linge est sale, aussi mon âme
Et me voilà chez nous

{Refrain:}

Ma pauvre mère est en lessive
Maman, maman
Maman, ton mauvais gâs arrive
Au bon moment

Voici ce linge où goutta maintes
Et maintes fois un vin amer
Où des garces aux lèvres peintes
Ont torché leurs bouches d'enfer
Et voici mon âme plus grise
Des mêmes souillures, hélas !
Que le plastron de ma chemise
Gris, rose et lilas

{au Refrain}

Au fond du cuvier où l'on sème
Parmi l'eau, la cendre du four
Que tout mon linge de bohème
Repose durant tout un jour
Et qu'enfin mon âme, pareille
A ce déballage attristant,
Parmi ton âme, ô bonne vieille,
Repose un instant

{au Refrain}

Tout comme le linge confie
Sa honte à la douceur de l'eau
Quand je t'aurai conté ma vie
Malheureuse d'affreux salaud
Ainsi qu'on rince à la fontaine
Le linge au sortir du cuvier
Mère, arrose mon âme en peine
D'un peu de pitié

{au Refrain}

Et lorsque tu viendras étendre
Le linge d'iris parfumé
Tout blanc parmi la blancheur tendre
De la haie où fleurit le mai
Je veux voir mon âme encore pure
En dépit de ce long sommeil
Dans la douleur et dans l'ordure
Revivre au soleil

Maman, ton mauvais gâs arrive
Au bon moment